Annoncé plusieurs fois mort, le Web est toujours vivant. Je vous en montre régulièrement des exemples dans l’infolettre muzeodrome. Toutefois les IA génératives et les outils d’automatisation sont en train de changer sa face, vraiment pas pour le meilleur. Trois signaux d’alerte :
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Le nombre de contenus générés par des IA ne cesse d’augmenter et de parasiter le reste du Web. Une partie non négligeable des contenus Web sont aujourd’hui des slops, des abrutissements numériques ou des contenus zombies.
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En 2024, le trafic Web généré par des bots logiciels aurait dépassé celui des internautes humains, selon le 2025 Bad Bot Report d’Imperva (voir à ce sujet le n°151 de muzeodrome).
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Le trafic Web de très nombreux sites Web est en baisse. Ces derniers mois, l’agence One Further a analysé le trafic Web de 100 organisations culturelles britanniques. Le rapport issu de cette analyse est sans appel : 80 % de ces organisations ont une baisse du trafic en provenance Google au cours du premier semestre 2025. Selon le rapport, la rupture dans le trafic coïnciderait avec le déploiement des aperçus IA dans la version britannique de Google. Dans l’infolettre “Cultural Content”, Beth Downs (autrice du rapport, experte en SEO et spécialiste des contenus) et Chris Unitt (fondateur de l’agence One Further) soulignent que “pour la plupart des organisations culturelles, les moteurs de recherche sont à l’origine de 40 à 60 % de l’ensemble du trafic du site web”. Ils posent aussi cette épineuse question :
”Que se passe-t-il lorsque Google cesse d’être la passerelle vers votre contenu et commence à devenir la destination elle-même ?**”
**Beth Downs & Chris Unitt in Cultural Content
Il est temps de construire de nouvelles passerelles de découvrabilité des contenus culturels hors des géants du Web sous GenAI.
{ Article publié dans le n°155 de l’infolettre Muzeodrome - le 3 octobre 2025 }