Croyez-vous que les (big) tech ont encore le pouvoir de nous sauver ?
Ou au contraire qu’il est impératif de ralentir et de réduire la pression des numériques sur les ressources terrestres et l’ensemble des êtres vivants dont les humains ?
Depuis 2020, le Palais des Beaux-Arts de Lille s’est engagé dans la voie d’une démarche globale d’éco-responsabilité. Le vendredi 31 janvier 2025, il proposait la quatrième édition son workshop annuel. Une journée de rencontres en ligne qui avait pour thème : “Vers un numérique durable et partagé de nos musées”.
J’ai eu l’opportunité d’y animer avec Agnès Abastado (Cheffe du Service du Développement Numérique des musées d’Orsay et de l’Orangerie) une conférence en trois temps intitulée “Le musée, acteur de la sobriété numérique?”. Dans celle-ci, après quelques rappels historiques (entre autres sur la “loi” de Moore), j’ai mis l’accent sur d’autres voies que celle toute droite comme un autoroute vers l’enfer que nous propose les géants de la tech.
Ces voies ce sont celles des autres numériques, elles prennent parfois pour noms low-tech, mid-tech, slow-tech, small-tech, retro-tech, rebel-tech, wild-tech ou permacomputing… Ces autres numériques proposent des réponses aux injonctions court-termistes et accélérationnistes. Ces autres numériques mettent l’accent sur la convivialité et la robustesse en tenant compte des diversités et en oubliant pas l’importance de la maintenance pour construire d’autres futurs.
“Parce que s’y cultive une attention sensible à la fragilité et que s’y invente au jour le jour une diplomatie matérielle qui résiste au rythme effréné de l’obsolescence programmée et de la surconsommation, la maintenance dessine les contours d’un monde à l’écart des prétentions de la toute-puissance des humains et de l’autonomie technologique.”
— Jérôme Denis, David Pontille - Le soin des choses, Politiques de la maintenance
→ Les captations du workshop # 4 du PBA de Lille (celle avec mon intervention et mon support de présentation augmenté de liens).
“_Il suffit de ralentir les choses pour qu’elles deviennent plus belles._ˮ
— David Lynch (1946-2025)
{ Article publié dans le n°152 de l’infolettre Muzeodrome - le 17 avril 2025 }