La Folle Journée de Ferris Bueller (Ferris Bueller’s Day Off) présente une des plus fameuses scènes de fiction tournée dans un musée.

Sorti aux États-Unis en juin 1986, ce film est un hommage à l’adolescence et à la ville de Chicago. Il a été écrit et réalisé par John Hughes (le scénariste de Maman, j’ai raté l’avion ! (1990) et le réalisateur/scénariste du Breakfast Club (1985), autre superbe film sur l’adolescence).

Joué par Matthew Broderick, Ferris Bueller est un cancre invétéré qui sèche l’école avec sa petite amie Sloane Peterson et son meilleur ami Cameron Frye. Le périple du trio va les amener dans différents lieux emblématiques de la ville de Chicago dont son Art Institute (deuxième plus grand musée d’art des États-Unis après le MET, Metropolitan Museum of Art de New York).

La scène filmée à l’Art Institute of Chicago est indéniablement étrange […] Le style de la scène ressemble plus à un clip vidéo qu’à un long métrage, avec ses longs gros plans inhabituels, son absence de dialogue et sa musique de fond onirique.
Katie Nodjimbadem dans l’article du Smithsonian magazine intitulé “How Ferris Bueller’s Day Off Perfectly Illustrates the Power of Art Museums

Pour son film, John Hughes avait choisi l’Art Institute car celui-ci était pour lui «un lieu de refuge», à l’époque où il était lycéen. La musique de fond de la séquence, version instrumentale de la reprise par The Dream Academy de la chanson “Please, Please, Please Let Me Get What I Want” de The Smiths, contribue à donner à cette visite fictive une dimension de bulle hors du temps.

A la fin de la séquence, le personnage de Cameron Frye fait face seul à “Un dimanche sur la Grande Jatte“, un très grand tableau pointilliste de Georges Seurat peint en 1884. L’immersion dans l’œuvre va le transformer…

Cette scène est peut-être le moment décisif dans le développement de Cameron, dont la vision existentielle et sombre de la vie s’oppose à l’éternel enthousiasme de Ferris.” Katie Nodjimbadem - Smithsonian magazine

Fin 2015, après 30 années de travail pour l’Institut d’art, dont 4 en tant que directeur, Douglas Druick prenait sa retraite. Pour marquer son départ, il avait rejoué la fameuse scène dans le rôle de Cameron.


{ Article publié dans le n°146 de l’infolettre Muzeodrome - le 14 juin 2024 }