Le PPM (Parties Par Million) spécifie la quantité d’un élément particulier sur un ensemble d’un million d’éléments. Selon un grand nombre de scientifiques et d’experts, le taux maximal “acceptable” de CO2 dans l’atmosphère serait aux alentours de 350 PPM. Ce taux, qui a été dépassé ces dernières années, amplifie “mécaniquement” le changement climatique.
Début mai 2024, le quotidien britannique The Gardian avait interrogé les climatologues du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et le moins que l’on puisse dire c’est que ceux-ci n‘était pas très optimistes. Seulement 6% des experts questionnés avaient estimé que la limite des +1,5°C par rapport à l’époque préindustrielle pourrait être respectée - limite convenue au niveau international lors des accords de Paris sur le climat en 2015. Près de 80% des répondants prévoyaient au moins +2,5°C et près de la moitié +3°C. En conséquence, un grand nombre des scientifiques interrogés envisageaient “un avenir « semi-dystopique »” (avec des intensifications des catastrophes naturelles, des famines, des conflits, des migrations massives…).
Depuis la COP27, la photographe Mary-Lou Mauricio développe un projet pour sensibiliser au dérèglement climatique. Ce projet intitulé “Born in … PPM” présente une série de portraits en noir en blanc de personnes d’âges divers avec écrit visiblement sur leurs peaux le taux de concentration en CO2 du jour de leur naissance. En s’inspirant de ce projet, les musées pourraient afficher, à de multiples endroits in situ et en ligne, le PPM de leur date d’ouverture.
Par exemple pour la France :
- Musée Carnavalet - décembre 1880 - 290 PPM
- Centre Pompidou - janvier 1977 - 333 PPM
- Musée d’Orsay - décembre 1986 - 348 PPM
- Musée du Quai Branly - juin 2006 - 382 PPM
- Centre Pompidou-Metz - mai 2010 - 390 PPM
- Mucem - juin 2013 - 397 PPM
- Musée des Confluences - décembre 2014 - 400 PPM
- Hôtel de la Marine - juin 2021 - 417 PPM
{ Article publié dans le n°146 de l’infolettre Muzeodrome - le 14 juin 2024 }