// Entretien avec Laurence Giuliani & Jérôme Fihey (Le Crabe Fantôme) //

Le Crabe Fantôme et Akken inventent des récits et produisent des expériences narratives pour les territoires, les musées, les lieux de patrimoine”. Créé en 2005, Le Crabe Fantôme (Nantes) a orienté son activité vers la muséographie et le secteur du tourisme / patrimoine depuis 2015. Spécialiste du son, Akken (Nantes & Rennes) a vu le jour en 2017. Les deux structures collaborent depuis 2018 entre autres pour Le Pays de Fontenay-Vendée (quatrième saison cette année) et l’Agglomération de Seine-Eure en Normandie.

Laurence Giuliani (Akken) et Jérôme Fihey (Le Crabe Fantôme), pouvez-vous nous décrire vos activités en quelques mots ?

Laurence Giuliani : Akken conçoit et produit des expériences sonores immersives, sous forme de balades sonores géolocalisées et de podcasts.

Jérôme Fihey : Le Crabe Fantôme est spécialisé en narration et valorisation. Nous faisons de la mise en récit, la construction d’univers narratifs immersifs et transmédia et produisons des expériences in situ (expositions, mappings interactifs, parcours géolocalisés, etc.) ou en ligne (feuilletons sur les réseaux sociaux, websérie, etc.).

Vous gardez un souvenir de votre premier SITEM ?

Jérôme Fihey : Mon premier SITEM était en 2018 et j’ai dû en faire 5 en tout.

Laurence Giuliani : Et bien je ne peux que garder un excellent souvenir de mon premier SITEM, en 2018, puisque j’avais remporté le Start-Up Contest. Et que la Cité des Docks avait les pieds dans l’eau !

Un projet que vous avez réalisé en commun ces derniers mois et que vous souhaiteriez mettre en avant ?

Nous avons co-écrit et co-produit une balade sonore géolocalisée pour l’Abbaye de Maubuisson dans le Val d’Oise. Le principe : transformer une web-application en intelligence artificielle basée sur la personnalité des abbesses et douée d’émotions, et semer le parcours de quelques embûches…

Pour vous, quelles ont été les évolutions majeures des médiations culturelles multimédias / numériques au cours de ces années ? Particulièrement du côté des narrations ?

Raconter ou se faire raconter des histoires, c’est ce qu’il y a de plus universel, ça traverse toutes les générations, toutes les cultures. La narration, qu’elle soit muséographique, interactive, immersive, sonore nous semble ainsi reprendre la place centrale qu’elle mérite dans chaque projet. On ne cherche plus forcément (que) l’innovation technologique ou l’effet “whaou” mais à créer des histoires à vivre en commun, et qui vont conserver une trace dans le temps.

D’après vous, quelles sont les évolutions à venir ? Que présenterez-vous au SITEM le 2033 ?

Nous continuerons de nous démarquer en prônant le pas de côté, une approche sensible et originale. Si notre travail peut être effectué par une IA, c’est que nous n’aurons pas su nous renouveler ;-)

Une ressource ou un coup de cœur à partager aux lectrices et lecteurs de Muzeodrome ?

Tous les deux, on a beaucoup aimé “Les Papillons Noirs” : pendant la diffusion de la série, le roman écrit par le personnage principal est réellement sorti en librairie, ce qui a fini de brouiller les limites entre fiction et réalité.

Note : Jérôme Fihey (Le Crabe Fantôme) fait également partie, sous la houlette de la muséographe Agnès Levillain (Agence Mycélium), de l’équipe en charge du programme muséographique de la future Cité des Imaginaires de Nantes.


{ Entretien publié dans le n°126 de l’infolettre Muzeodrome - le 28 avril 2023 }