Dans l’objectif de Quentin 🧑📸

// Entretien avec Quentin Chevrier //

J’ai croisé pour la première fois Quentin Chevrier, il y a plus de 10 ans. Vous ne connaissez peut-être pas son nom mais vous avez peut-être vu une de ses photos.

Quentin, peux-tu présenter rapidement ton parcours ?

Après un studio d’art numérique, puis un média sur les makers et fablabs, je me suis lancé en photographe indépendant spécialisé dans la culture. Je travaille maintenant pour le Centquatre, la Villette, le Palais de Tokyo, l’Ircam Centre Pompidou, des festivals… ainsi que directement pour des artistes.

Tu es devenu le photographe officiel du Centquatre (Paris). Depuis quand y travailles-tu et comment se déroule ton travail ?

L’équipe communication m’a contacté en 2016 en voyant mon reportage pour la Biennale Némo chez eux. Depuis, je shoote leurs expos, leurs événements, toute la vie très variée du lieu. On commence toujours par un briefing technique et artistique, pour être sûr de partir dans la bonne direction et ne passer à côté de rien. Ensuite j’ai une totale liberté de travail. Je tente régulièrement de nouvelles idées et techniques, parfois avec succès, parfois je rate mon coup, mais l’équipe est toujours preneuse.

Quelles découvertes as-tu effectué lors de ce travail ?

Un paquet de découvertes ! La vue depuis le toit du 104 est pas mal du tout, les escargots se déplacent plus rapidement qu’on le croit, un appareil photo peut résister à une collision avec un diabolo…

Qu’as-tu photographié de plus extraordinaire au Centquatre ?

La liste pourrait être longue ! En plein Covid, le street artiste RERO a affiché un immense “Pas essentiel” sur la façade du Centquatre. Les mots devaient être bien lisibles sur la photo, alors que la façade fait 60m de long avec seulement 8m de recul… Il a fallu utiliser un objectif spécial, un trépied spécial, des heures de shooting, et assembler plus de 50 photos avec 3 logiciels pour réussir cette image.

Un ou plusieurs autres photographes à recommander aux lectrices et lecteurs de Muzeodrome ?

Avec plaisir, voici quelques photographes sur une question qui me tient à cœur, la temporalité dans l’image: Michael Wesely (des temps de pose de plusieurs années !), Xavi Bu (des chronophotographies de vols d’oiseaux incroyables), Alexey Titarenko (le mouvement des foules en ville), Joe Pease (le surréalisme à l’heure d’Adobe).

🎁 Et pour les abonné·e·s de Muzeodrome, je vous ai fait une grande sélection de mes photos pour le 104.

{ Entretien publié dans le n°123 de l’infolettre Muzeodrome - le 22 février 2023 }