A l’origine Mastodon est un logiciel open source. Créé en 2016 par l’informaticien allemand Eugen Rochko, alors âgé de 24 ans, ce logiciel s’installe sur un serveur où des utilisateurs peuvent créer des comptes : cette installation se nomme une instance. Aujourd’hui, il existe plus de 5000 instances de tailles diverses, de un à des centaines de milliers d’utilisateurs (comme mastodon.social, celle administrée par Eugen Rochko). Ces instances forment un réseau décentralisé , elles communiquent entre elles au travers du fédivers ou fediverse (mot-valise pour “fédération” et “univers”). Le fédivers englobe différents services interopérables dont d’autres réseaux sociaux.
Chaque instance regroupe une communauté d’utilisateurs et dispose de son propre règlement. Les instances peuvent être généralistes ou thématiques. Il existe des instance pour différentes communautés professionnelles (bibliothécaires, designers, journalistes…). Mais à ma connaissance, il n’en n’existe pas pour les musées (on pourrait souhaiter des ouvertures d’instances spécifiques du coté de l’ICOM ou de grosses structures culturelles).
Le réseau Mastodon est un espace en ligne d’entraide et d’échanges. Un espace qui ouvre vers d’autres numériques (surtout ceux liés aux logiciels et formats ouverts) - une chance de bifurquer et de quitter, au moins un peu, le capitalisme de surveillance. Toutefois, cet espace nécessite un certain temps d’apprentissage et une implication sur le temps long pour prendre conscience de sa richesse (comme c’était le cas à l’origine pour Twitter, lorsque la plateforme à l’oiseau bleu s’appuyait sur tout un ensemble de solutions tierces).
{ Article publiĂ© dans le n°119 de l’infolettre Muzeodrome - le 20 novembre 2022 }