/ Entretien avec Charlotte-Amélie Veaux et Yann Garreau - Onyo /

“MalgrĂ© notre hyperconnexion, nous n’avons jamais Ă©tĂ© aussi dĂ©connectĂ© de nous-mĂȘme, des autres et du vivant“. FondĂ© par Charlotte-AmĂ©lie Veaux et Yann Garreau, Onyo (le monde inouĂŻ) propose, en rĂ©ponse Ă  ce constat, des “fables Ă©cologiques et sensorielles pour se retrouver“.

Onyo, pouvez-vous nous prĂ©senter votre premier projet ‘L’Arbre-Soleil’ ?

L’Arbre-Soleil est une fable Ă©cologique et sensorielle qui invite une douzaine de personnes Ă  prendre part Ă  un rituel de rĂ©gĂ©nĂ©ration d’un Arbre sacrĂ©. Notre ambition est d’adresser autrement les enjeux Ă©cologiques : par l’émotionnel, le merveilleux, le bien-ĂȘtre. Aujourd’hui, il y a beaucoup de sensibilisation aux enjeux Ă©cologiques par les informations scientifiques. C’est fondamental, mais malheureusement, cela ne suffit pas changer nos modes de vie ! Nous sommes convaincus qu’il faut Ă©galement apporter une dimension sensible pour ouvrir ces Ă©changes. L’Arbre-Soleil est donc Ă  la fois une Ɠuvre d’art, et un outil de mĂ©diation.

ConcrĂštement, notre premiĂšre histoire prend la forme d’une installation sonore et lumineuse : les participants entrent dans une yourte, s’assoient autour d’une sculpture lumineuse en papier de l’Arbre, mettent un casque audio et ferment les yeux pendant une quinzaine de minutes. Nous utilisons du son spatialisĂ© et des jeux de lumiĂšres, qui vont placer nos participant**·e·**s au cƓur de la narration !

Comment vous est venue l’idĂ©e de crĂ©er une telle expĂ©rience ?

Avant de se lancer dans Onyo, nous avons rĂ©alisĂ© un tour du monde sur les expĂ©riences immersives ! Pendant un an nous avons explorĂ© l’immersion sous toutes ses formes : technologiques ou non, artistiques, ludiques, d’apprentissage
 Et partager ces connaissance via notre blog, UXmmersive. Initialement, cela ne devait ĂȘtre qu’une parenthĂšse d’un an pour approfondir ce sujet
 Et puis nous sommes tombĂ©s dans la marmite de l’immersion et avons voulu nous lancer Ă  notre tour.

Le son n’est pas seule dimension du projet qui fait intervenir diffĂ©rent artistes et une structure spĂ©ciale…

En effet, la scĂ©nographie et les lumiĂšres viennent renforcer l’immersion ! Dans sa version la plus dĂ©veloppĂ©e, l’expĂ©rience prend place dans une yourte, qui attire la curiositĂ© des passants, et crĂ©e une ambiance magique. Nous avons Ă©galement incarnĂ© l’Arbre-Soleil avec une sculpture lumineuse en papier autour duquel les participants s’assoient. Cette Ɠuvre a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par un artisan d’art, Charles Macaire. Cette dimension artisanale, incarnĂ©e, apporte beaucoup de poĂ©sie et une matĂ©rialitĂ© au numĂ©rique, Ă  rebours des reprĂ©sentations dominantes.

Vous travaillez déjà sur le projet suivant. Le son sera-t-il toujours central dans celui-ci ? 

Tout Ă  fait ! Le son permet de se reconnecter Ă  notre imaginaire et a un pouvoir immersif fort. L’Arbre-Soleil a posĂ© les jalons de l’ADN des Ɠuvres d’Onyo : le son, l’artisanat, la narration poĂ©tique, l’écologie, le merveilleux, le collectif.

Auriez-vous une installation sonore particuliÚrement singuliÚre à recommander aux lectrices et lecteurs de Muzeodrome ? 

Le studio Tamanoir propose une installation-spectacle sonore, les NaufragĂ©s. Une dizaine de participants vivent un rĂȘve, chacun avec un casque audio qui les guident dans l’espace. Ce sont eux les acteurs !
Dans un style trĂšs diffĂ©rent, il y a les expĂ©riences d’horreur de Darkfield Ă  Londres, en son binaural et dans le noir. TrĂšs efficace !

â–ș Le site web d’Onyo (le monde inouĂŻ) : https://onyo.fr/


{ Entretien publiĂ© dans le n°113 de l’infolettre Muzeodrome - le 14 juillet 2022 }